Bienvenus dans le bal de l’ironie, le bal des gens qui
s’intronisent
Sauveurs du monde, d’un lieu, d’une personne ou d’un concept
Mais héros dans l’âme des récompenses qu’eux même se reflètent
Leurs égos sont bien meurtris, de l’incohérence qu’ils
sympathisent
Quand on se veut le remède encore ne faut-il être la racine
Des maux qu’ici on crée et des erreurs fatales que l’on
dessine
J’apaise ma conscience, je te donne mon argent mais pas mon
âme
Car dans l’urgence, ce n’est pas le mal mais le sens que
l’on désarme
Toi le guerrier qui là a causé le chaos et la peur, puis
marqué de cicatrices
La population de ceux qui n’ont rien demandé que leur terre
et la vie
Tu seras soigné, logé, nourri, par la neutralité du blanc et
sa philosophie
Tu prendras donc les armes, qu’eux même t’offrent pour tes
atroces sévices
Toi le boulanger, toi le boucher, toi l’infirmière, toi le
chauffeur
Le civilisé prendra le temps d’utiliser ton savoir-faire et
ta couleur
Pour atteindre ses objectifs, financiers et politiques qui habitent
dans son cœur
Il ne prendra pas la seconde pour te connaitre, toi son
humble receveur
Les quatre roues de leurs engins, bien plus gros que vos
pieds ou vos charrettes
Vous étoufferont de poussière, la seule cendre vivante de
vos cultures et souverainetés
La télévision vous assènera de leurs pensées, de leur vision
et de leur vanité
Que relaieront la radio et les journaux, les publicités,
leurs produits et leurs vedettes
Toi l’occidental, te rends tu compte de l’ironie de tes actes
et ton comportement
Tu parles comme tu respires, tout est si logique qu’il
n’existe rien qui te dément
Et pourtant tu ne sais leurs histoires, tu ne sais ce qu’ils
sont, tu vis dans les mirages
Dans l’impression, dans l’ignorance de siècles remplis de croyances
et de bagages
Quelques mots de swahili, une danse bantoue, un plat
thaïlandais, toi tu t’y vois
Tu penses que ce voyage te transporte dans le sang de ceux
qui vivent en eux la peine
Tu te penses africain, tu te crois l’autre, tu t’imagines
cette autre histoire en veines
Mais le sang rouge que l’on partage n’est pas celui qui
habite dans leurs cœurs et voix
Alors avant de voler dans l’ivresse du lointain, écoute la
musique qui se transporte
D’un port à l’autre et de son cœur au tien, et oublie ces références
que tu colportes
Et assume la différence, comme tu assumes l’unité de la vie
et de l’humanité
Ton ONG ne sauvera pas, ni le monde ni ton âme, profites-en donc
pour méditer
Moi je me pose observateur, anthropologue des expériences
qui là défilent
Je les regarde ces blancs égaux, identiques dans leurs
manières et leurs satires
Je vois s’écrire une tragédie grecque où ne survit en fait
que les cris des martyres
De ce mensonge, de ce progrès qui réduit le monde à l’ironie
que tous empilent.
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