Quand une pincée se dépose sur le fruit même de la chasse ou
la cueillette
C'est le monde entier qui prend son gout aussi bien qu'il ne
le perd
Il suffit de le toucher pour oublier que son odeur n'est pas
ce qui nous sert
Mais c’est son arôme étrangement familier qui n’en fait pas
un esthète
On dit que dans les contrées, de montagnes et de neiges
éternelles
Il s’offre à nous rosé, comme s’il avait rongé depuis des millénaires
La chaire de la Terre, le roc de ses entrailles et ses
merveilles
Pour qu’on puise le découvrir, lui le poudreux aux airs
débonnaires
Il préserve, comme un formol, poissons et mammifères qui ne
sont plus
Mais qui seront bien les mets de nous humains, carnivores de
ses abus
Sans notre sel, qui épice, fait fondre les manteaux blancs
et conserve
Nous serions bien ennuyés, moi le premier, sans son gout de balivernes
Sale, dessale, resale, le seul sermon qui t’esseulera
C’est la santé que tu salis, si seulement elle te saillait
Tu sers une satiété des saveurs que tu saoules ici et là
Dans cette solitude souillée par ton sang que tu soumets
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