J’erre seul dans ce vestiaire, j’y
suis soldat et chef
Y règne une odeur fade, d’urine
et de sueur
Et n’résonne que mon cœur qui
s’agite dans son fief
Ce tamtam incessant, me
fracasserait de peur
Je couvre mes mains si moites, d’épais
coussins rougeâtres
Que j’emballe de scotch blanc,
national tricolore
Mon casque bleu j’enfile et mon
dentier je mords
Une prière et un cri, je suis
prêt à combattre
J’entre enfin dans ce dôme, le
chaos incarné
Des gens qui s’égosillent, les
flashs qui éblouissent
La seule chose que je vois, c’est
le bout de l’allée
Le carré encordé et ce géant
métis
Je me dresse au milieu, le regard
vers le ciel
Ecoutant la musique d’une intense
Marseillaise
Avant
d’entendre l’arbitre lancer ce jeu cruel
Le cubain qui
m’observe veut se payer ma fraise
On se mesure,
on bouge, on prépare la douleur
Qu’on voudrait
infliger ou qu’on va recevoir
Une fois ma
joue crocheté, je peux m’apercevoir
Que c’est bien
la souffrance, qui sera ma couleur
Mes côtes me
font souffrir, je ne vois plus très bien
Mais je veux
bien mourir, mes poings contre ses reins
Plus j’ai mal,
plus je frappe, mais ma droite est trop gauche
Et dans
l’inattention, un Hypercut m’ébauche
Allongé dans
le noir, je n’entends plus la foule
Ma
connaissance détale, puis revient soudainement
Dans ce lit
d’hôpital. Mais une larme de joie coule
Sur mon torse
est assise, une belle médaille d’argent
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire