Je regarde mon voisin, il sue
autant que moi
Le soleil frappe et tire, ces
rayons trop brûlants
Qui nous transpercent la peau, notre
gilet de soie
Nous les homards vivants, seront
bientôt cuisants
Quand mes pieds touchent enfin,
l’eau froide de l’océan
Je suis saisi au fond et tout mon
corps en tremble
J’en vide même ma vessie et ferme
mes yeux aux vents
J’ai vécu 18 ans, à ca rien ne
ressemble
Je joue pour un moment, à courir
dans les vagues
J’en bois parfois la tasse, ce
n’est pas agréable
Mais je rejoins la plage sur
laquelle je me largue
Et m’allonge de mon long, sur son
matelas de sable
Ils dorment par cents, autour,
charognes de canicule
Moi je me cherche une place,
derrière un monticule
A l’ombre des rayons, et des
regards pervers
Qui pourraient bien m’atteindre,
de leurs jugements sévères
Je dois attendre mes frères, mais
ce jour est si long
Je pense aux plages tranquilles, à
Atlantic City
Où les gens jouent et vivent, pas
comme en Normandie
S’écrit ici l’histoire, de ceux
qui viennent mais vont
Plage violence, plage cimetière,
je n’oublierai jamais
Les cris de ces enfants, emportés
par les balles
L’étendue meurtrière, et l’odeur
qui régnait
La peur que je ressens, sur ce funeste étal
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