Combien d’alexandrin, un poète aguerri
Pourrait bien donc écrire en cinq petites minutes
Le temps d’une course de bus, d’une sieste ou d’un délit
Faire donc expressément, rimer ces mots qui lutent
Ils veulent seulement toucher, ce papier quadrillé
Et peu importe le sens, le temps est gaspillé
Quand l’encre ne colore pas, cette blancheur si morose
Ce sont les pauvres lecteurs, qui n’auraient pas leur dose
J’ai pourtant à raconter, dans cette journée banale
Des sourires, des regrets, des regards qui font mal
Les corps qui se dénudent, dans ce semblant d’été
Et les lunettes foncées, qui cachent de belles pupilles
Il y a tellement à dire, peu à se rappeler
Que l’engouement des mots, dans mes doigts qui vacillent
En cinq petites minutes, on constate tristement
Qu’on peut changer le monde, sans arrêter le temps
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