Symphonie














Le maestro s’avance et mon cœur s’enrubanne
Je m’assois sur ma chaise et dépose mon violon
Sur mon épaule bien frêle et contre ma joue plane
Attendant à l’instant que s’épanouisse le son

Le hautbois prend son souffle puis déclare l’ouverture
En nous donnant le « la » que les tuttistes reprennent
Le maestro s’élance, et sa baguette s’entraine
Vers le premier soliste, une flûte au vent si pur

Le violoncelle assiste et le piano s’en mêle
Puis les cuivres se rajoutent et la puissance éclot
Les percussions éclatent, les violons étincellent
Chaque note à une couleur, dans ce divin tableau

Tous les cœurs là s’agitent, les mains et doigts exultent
Chaque souffle est une tornade, chaque partition une lute
Une harmonie pinçante mais d’une force sanguinaire
Les mots n’ont pas leur place dans cet autre univers

Puis vient enfin mon tour, tous les autres s’assagissent
Je ferme mes yeux humides et sens l’archet qui glisse
La mélodie de peines, qui émeut et qui crie
Sert là l’apothéose de notre symphonie


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