Tu n'as pas vu
















Tu n’as pas vu les yeux, des congolaises violées
Les martyres de la guerre, les larmes des démunis
Tu n’as pas vu le cœur, des enfants oppressés
Les images de l’horreur, la terreur de l’oubli

As-tu quelques souvenirs, des railleries des enfants
Qui dans leurs mots sincères, t’infligent d’être différent
Te rappelles-tu les heures, bercées par la souffrance
Où seules tes larmes parlaient, à leur indifférence

As-tu  perdu ton père, sans trop savoir pourquoi
Dans les cris de ta mère, qui s’épuisait pour toi
Son corps disparaissait, du monde que tu abhorres
Pour t’infliger cette peine, qui te rendait plus fort

As-tu aimé si loin, que tu t’en es détruit
Renaissant dans l’aurore, d’un amour illusoire
As-tu  puisé ton corps, des minutes de ta vie
Pour tomber au final, dans un chaos notoire

Tu n’as pas vu Marseille, le soleil d’Alicante
Les capitales d’Afrique, les campagnes des Balkans
Les coraux Australiens, le Paraguay qui chante
Les crépuscules du Nord, et tous mes rêves d’enfant

Alors suis-moi plus loin, pour des atolls en fleur
Des milliers de visages, de peines et de bonheur
Et prend cette main ridée, des passages du destin
Pour rêver éveillée et croire aux lendemains

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