Nager








Nager dans le sable, promener son corps ballant dans les vagues

Se confronter au sabre des idées assassines qui voguent et qui divaguent

Plonger dans le fer rouge, des souffrances et des espoirs, les poumons bien remplis

De cet air qu'on inspire quand on revit enfin, de l'oxygène d'énergie et de vie


Sauter de joie, sauter dans le vide, sans parachute mais sans crainte ni remord

Atterrir là ou on sait , que tout ce qu'on était est ce qu'on sera enfin

Tout ce qui nous tache de ce qu'on parait, dans toutes nos raisons et tous nos torts

Renaitre dans l'impossible idée qu'on était tellement plus que l'on était rien


S'étouffer de poussière mais respirer pourtant, car dans ce désert si aride

On remplit son cœur de volonté et de projets, aussi fort que les peines que l'on vide

Car la terre chauffe la plante de nos pieds, autant qu'elle refroidit les court circuits de l'âme

Qui s'enfoncent , qui s'écrasent, qui nous anéantissent et qui rament


Alors je creuse, alors je cherche, je supplie, je cours et je m'entête

A prendre les pierres brulées d'un passé bien révolu

Car nous avons été et nous avons bien vécu

Mais cette vie qu'on croit tenir , seul le temps nous la prête


Alors je vais danser, je vais crier je vais chanter et vais bruler

Toutes les heures ensoleillées de ces terres australes et inconnues

Car tout ce qui m'anime c'est de sentir et de tuer les règles et la vertu

Le corps nu et le cœur ouvert, et dans ce monde libéré, prêt à exister


Différents












Insupportable d'être différent, d'être anormal d'être hors limite
Se regarder en n'étant ni soi ni l'autre, se voir être rien
Se détester, se bannir, être ce bouffon que personne n'imite
Il n'y a ni compassion ni soutien, ni volonté et ni lien

Personne ne se retourne, personne se préoccupe ou pleure
Quand on a perdu l'envie de vivre ou qu'on ne sens plus son cœur
On est si invisible qu'on ne sait plus nous même
Si le reflet dans la glace est un humain ou un même

Passer, trépasser, avoir été ou avoir subsisté
Peu importe, car qui l'a vu et surtout qui le verra
Ecrire une histoire sans plume et sans lecteur qui lira
Quand dans le corps il y a toutes ces douleurs à hurler

Personne, nous ne serons personne, ni vivants ni morts
Des passagers innocents, sans aucun choix sur leur sort
L'ignorance comme un hymne, la poussière comme dictatrice
Ni bonheur, ni fin heureuse, seulement les cicatrices

Pourtant on était, nous, nos vies, ces mots qui nous sont uniques
On avait des cris, des bras, des rêves, des inventions épiques
On était plus que ça, on valait la peine, on valait toutes nos peines
Car dans chaque être oublié, il y avait la richesse dans ses veines




Soupir













Lis bien ces mots lis les fort lis les hauts
Ils sont un héritage ils sont les limbes du beau
Lis ces paroles qui resteront quand le corps expire 
Lis ces mots qui sont l'éden autant qu'ils sont le pire

Dans les palabres il y a le temps qui courre
Et dans l'adorable il y a le temps trop court
Pleurons les larmes de cette romance épistolaire
Comme un pied de nez à l'existence de vaire 

Pas de règles pas de manières juste un cri amer
Une volonté futile de survivre à l'inutile 
Les nuits câlines sont éphémères 
Et les espoirs bien trop futiles

Tu chanteras sur ma poussière
La vie fragile qui exaspere 
Mais également le firmament 
La poésie qui nous epprend


Canibales






Je suis virus de moi , plus je mange plus je m'aime

Plus je suis plus j'envoie, plus je range plus je sème

Chaque cellule que je crée est un rêve que j'exulte

Ne pas pouvoir rêver, est ce cri qui m'insulte


Je propage dans l'image, dans la photo du temps

Je sue, je m'autophage, de propos, de talent

Et l'unique avantage , de secouer les vents

Est la base de ma rage, écrite pour être vivant


Les mots les sentiments, sont de basiques adages

Qui traduisent aux mortels, le son de l'œsophage

Des tripes viennent la bataille, et l'insouciant réveil

Des animaux en cage, qui ne sont pas pareils


On mange et on dévore, vos peurs et vos souffrances

On se délecte des restes, de vos banales pensées

Puis on les sent et teste, pour nous illuminer

Et une fois dévorées, on crucifie leur sens


Nous sommes cette leucémie, qui dévaste vos sangs

Elle ronge comme on vous mâche, de crocs de poésie

De mots bien choisis, et de métaphores bénies

Dans le cœur du langage , il faut choisir son camp








Ce coeur










Ce coeur, cette explosion de sang et de sueur 

Cette implosion de peines et de rancoeurs

Ce coeur, ce muscle aleatoire et éphémère

La faiblesse de la vie et l'amour d'une mère 


Ce coeur qui m'accable, me détruit et m'affame

Cette idée malhabile des poètes, pour définir

Un muscle essentiel et sanglant qui désarme 

Pour qu'on accepte le mal de vivre 


Le coeur qui est tranché, lacéré, abandonné

Celui même qu'on donne comme on l'abandonne 

Cette ignominie, cette idée,cette absurdité,

Qui n'empêche pas que les heures sonnent

 

Qu'il batte, qu'il vive, qu'il se démène autant qu'il peut 

Qu'il fasse rêver , qu'il fasse pleurer, qu'il fasse souffrir 

Mais qu'à un moment il s'arrête, il exauce enfin ce voeux

Que la douleur qu'il provoque ,s'éteigne dans son dernier soupir 


Alors bat, cogne , demande d'entrer ou de sortir 

Explose, foutu morceau de chair qui tachycarde 

Tu me construis autant que tu me tues myocarde 

Je voulais juste aimer , et toi tu as voulu l'écrire...