Disco














Entends-tu bien le son, qui t’attire et t’entraine
De retour dans le temps, la paillette était reine
Les coupes et pantalons, un peu plus longs avant
Et les chorégraphies, d’un pas extravagant

Le Gang des Cools, Abba et de l’Imagination
Même Claude, faisaient bouger, nos corps sous les lumières
Et la boule à facette, quelle divine sensation
Les spots light qui s’étalent, d’un polychrome  éclair

Les pattes des éléphants, si légères sur la piste
Faisaient voler aux vents, les amateurs de twist
Même les rockeurs chutaient, leur musique abdiquait
Ce que le disco donne, c’est tout ce qu’il promet

John, tu es l’immortel, qui nous a sanctifiés
Dans la fièvre irréelle, de samedis endiablés
Le doigt en l’air élève nos pieds vers la musique
On veut rester en vie, d’un son psychédélique

L’Histoire a raconté, Waterloo, Raspoutine
Mais nous on l’a dansée,  Machos et Matelots
Grace aux Gens du Village et Boney M en prime
Mais cet Eden trop beau, il s’est fini trop tôt…

Otages











La fureur de leurs mots hante encore mes nuits blanches
Leurs cris ont scarifié mon âme de jeune adulte
Leurs faces dissimulées derrière des masques d’insultes
D’une peur et d’une souffrance que chaque horreur déclenche

Il était 18 heures, un jeudi si banal
Nous attendions la fin, d’un cours de maths lambda
Pensant déjà au soir, pas d’une manière létale
Comme ils l’ont exposé, mais plus fun et sympa

Je vois encore le sang du prof gicler au mur
Sa poitrine transpercée d’au moins deux ou trois balles
Ces hommes et femmes armés de la rage qui épure
Dans la mort et la haine, leurs idées de Vandales

Des filles pleuraient déjà, Clément s’est évanoui
J’urinais dans mon jean et Pierre perdait la vie
En tentant de s’enfuir par la fenêtre ouverte
Nous étions bloqués là, sans même donner l’alerte

Dans un français parfait, ils ont donné les ordres
En groupe et en silence de s’asseoir dos au mur
Nous étions des sales blancs, avec des cous à tordre
Et eux des simples martyrs, que leur croyance rassure

 Cette nuit fut bien trop longue, je voulais bien mourir
S’ils épargnaient Julie, mon unique raison d’être
Mais qui pouvait prévoir, la violence et les tirs
Quand personne ne savait, quoi faire ou où se mettre

A 5h du matin, Niamey était déserte
Mais au lycée français, les vitres ont explosées
Le monde s’est écroulé, quand j’étais libre, certes
Mais elle avait péri, mon cœur à ses côtés  

The Distance











(From my unrealeased musical "RendezVous")

Far, so far from those you love
When the light had made you come
In this place you chose yourself
The strength you find inside
To try again what you had tried
Is not enough to make you well

Far, so far from those moments
One shining smile, a bad romance
The memories are not enough
The tears that come outside
Are your only paths to the sky
Where lies your latest laugh

The distance,
The only word that links us up
Even my sleep can’t interrupt
The hours that brought us apart
The distance,
The only place we can’t define
The only thought that can’t be fine
The emptiness here in my heart

The loneliness I can’t confess
I can’t even make them guess
Is eating me, feeding my pain
I blame my life, my departure
But I can’t go against nature
I cannot sweat under the rain
Only one day to disappear
One word you thought you wouldn’t hear
One place unreachable, one fear

This distance,
This only sword that put you down
Even my tears can’t stop the sound
Of this lie that brought us apart
This distance,
This only place we won’t define
This only thought that won’t be fine
This sadness forever in my heart

Religion












Tu es ma religion, ma raison d’être et vivre
Chacune de tes paroles, que j’écoute en silence
S’inscrit en moi, profond, de te sentir délivre
Tu es l’Histoire, ma Terre, mon langage et ma Science

Je suis un misérable apôtre de ta Beauté
Le témoin innocent qui prouve ton existence
Même les désirs charnels, qui me frôlent d’indécence
Alimentent la Passion, dans l’Amour crucifié

Mes prières incessantes qui glorifient ton nom
Souhaitent au plus fort de moi, que tu ouvres les portes
De ton jardin d’Eden, du Paradis, de Sion
Pour vivre dans ton Bonheur, avant qu’Elle ne m’emporte

Prophète des sentiments qui créent mon univers
Tu m’élèves dans tes cieux, Nirvana solitaire
Les textes pieux des lettres que tu m’écris parfois
Sont les reliques fidèles, des mots qui font ma loi

Tu es inaccessible, mais ton esprit est là
Je me ferais martyr, pour attiser ta peine
Mes restes de chair humaine, le monde te donnera
Pour reposer en paix, dans le sang de tes veines

Le Chat












Où est mon ouvre-boite ? Mon estomac gargouille
Il est encore parti, derrière la porte d’entrée                                      
Parfois pendant des heures, moi j’enquête et je fouille
Mais je n’trouve pas mon Graal : ma délicieuse pâtée

Alors dans mon ennui, je bichonne ma fourrure
Je la lèche, la pourlèche, oh ca oui, je m’astique
J’en ai mangé des poils, pour soigner mon allure
Le tigre sur le sofa, mérite sa belle plastique

J’ai aussi la fenêtre, télévision vivante
Pour voir tomber la neige, ou compter les oiseaux
Voir la nuit et le jour, un plaisir qui contente
Comme bronzer au soleil, quand il fait assez beau

Dans ma vie ralentie, je cherche pourtant sans cesse
Meilleur endroit ou couche, pour commencer une sieste
Mais cette vie de pacha, est bien souvent troublée
Par ces humains usants, qui veulent me caresser

Je sais pourtant très bien, jouer avec ma beauté
Quand il fait un peu froid, leurs mains et couvertures
En ronronnant un peu, réchauffent mon corps entier
Et pour les remercier, je fais mes griffes au mur

Le choix du chat, c’est d’être choyé
De la chaleur et des anchois
Une cheminée, une boule mâchée
Et comme attache, un champenois

Troyes














Aux Comtes qui décomptent tes heures
Dans les métiers qui tissent ton humeur           
Dans tes ruelles félines et sensuelles
Tu es aussi moderne qu’intemporelle

Les colombes se mêlent aux colombages
Des chaumières, et aux églises du Moyen Âge
Bateaux et crocodiles eux floquent sur nos poitrines
Cette élégance pas vraiment libertine

Quand les Tricasses tombent les godets
De Champagne, de Rouge ou de Rosé
Chrestien raconte ses douces histoires épiques
De ton Bouchon si romantique

Ici on est positifs, ca pourrait être pire
Ce n’est pas Coué qui va me contredire
Choyée, détruite, peuplée puis oubliée
Tes Foires et Nuits te font encore briller

O toi cité qui de tout cœur m’a adopté
Je t’ai aimée, je t’ai vécue et délestée
Mais ma ville, ce n’est jamais deux sans toi
Sois un peu moi et je serai Troyes

Girafe














J’ai 13 ans seulement et je n’ai pas choisi
De m’élever aussi haut qu’on se moque de ma taille
On m’appelle la girafe, et même s’ils sont petits
Je ne peux pas leur dire, que je soufre qu’ils me raillent

Tous les gens que je croise, ont envie malgré eux
De m’appeler madame, ou d’ausculter mon corps
Comme si j’étais en âge, de jouer à tous ces jeux
Que les adultes s’adonnent, mais que je n’sais encore

Moi ce garçon que j’aime, il mesure bien son âge
Et il a peur de moi, quand je l’approche en classe
Même mes amies me disent, que même si c’est dommage
Je dois bien me résoudre, alors que le temps passe

Dans mon monde surélevé, j’effleure un peu mes rêves
Qui caressent les étoiles, là où ma voix s’élève
Et que ma vie dévoile, à tous ces gens si bas
L’être bon que je suis. Mais personne ne le voit

Champagne











Identité marquée, d’un breuvage ancestral
Il ne faut pas manquer, cette euphorie buccale
Du terroir prononcé, de siècles de culture
Dans les vignobles chéris, par notre mère nature

Quand le Pinot Meunier, se mêle au Chardonnay
C’est bien le Pinot Noir, qui leur met du bouquet
Car l’assemblage savant, de ces divins cépages
Est témoignage vivant, d’un goût bravant les âges

Dom Pérignon survit,  dans les saveurs multiples
De ton génial enfant, progéniture d’Œdipe
Qui aime sa terre autant, que celui qui en jouit
Dans la finesse des bulles, qui enivrent et qui rient

Unanime est l’avis, la caresse du vin blanc
Secrètement pétillant, exalte toutes les papilles
Comme elle transperce sans gêne, les époques et le temps
Dans cet adage bohème que le champagne habille

Divorce











Seule certitude vivante, je t’aimais plus que tout
Tous nos projets d’avenir, étaient projets de nous
Cette certitude de vivre, jusqu’à la mort ensemble
Dans ce monde idyllique, où l’amour nous rassemble

La maison nous regarde, comme des menteurs trahis
Les efforts pour construire, essoufflent le temps perdu
Tous ces moments d’espoir, ou le sens est uni
Font tomber toutes les pierres, de ce foyer vendu

Les enfants pleurent encore, des incessantes disputes
Sur l’alcool qui me tue, et le travail qui t’use
Sur l’égoïsme qu’on vêt, quand on délaisse la lutte
Alors la solitude, devient pour deux la muse

J’ai été infidèle, dans mon corps trop souillé
Mais toi dans tous tes choix, qui nous ont balayés
Et ce qui reste de nous, est l’impensable pastelle
De deux être immobiles, face à la chute mortelle

Ma bague je te la donne, y est gravé mon être
La personne que j’étais, avant de te connaitre
Et de me fondre futile, dans un or blanc damné
D’un amour inutile et de temps gaspillé

Maitre avocat, parlez, à la place des deux sots
Pour rompre l’union sacrée, et leur faire ce cadeau
De retourner à un, quand le deux fait souffrir
Pour le meilleur à vivre, mais aussi pour le pire

Richesse











Je me suis réveillé, j’étais plus riche qu’hier
Ce rêve réalisé, c’est celui de pouvoir
En toute simplicité, avoir comme seul espoir
De ne pas perdre en route, l’essentiel qui m’éclaire

Pas d’argent ni de gain, pas de yacht ni voiture
Tout le plaisir que j’ai, lui s’est fait à l’usure
Toute l’envie immédiate des sociétés modernes
Nourrie de vanité, moi je l’ai mis en berne

J’ai gagné à apprendre, j’ai rempli mon trésor
De rencontres et de mots, de souffrances et d’histoires
De sentiments de vie et d’amour encore
Mon capital c’est les voyages et le savoir

Magnat de liberté, je contrôle mon empire
Enrichi par le temps et les gens qui m’inspirent
J’ai une corne d’abondance, la créativité
Mon seul besoin vivant, c’est de la développer

Je pourrais être malade, vagabond ou brisé
Ma peau comme seul témoin de matérialité
Je serai toujours riche, au fond de mon esprit
Est misérable celui, qui ne l’a pas compris

Turtle













Let me explain you, the turtle theory
To any good hunter, this must be a lesson
When you will be tired, of your own company
And you will try to fish, for a better reason

Fishes are too simple, to catch and to release
So you will define a stronger prey to hunt
You’ll pray to find at last, the “unique” in that stunt
And will get prepared as hell, for this strong beast to tease

All across the oceans, between corals and sharks
You will meet the turtle, nice and accessible
You will prepare your net, and attack in the dark
Bring it back home with you, and make that possible

As cute as they can be, turtles can also bite
And escape in a chew, this plan you all maintained
You think they cannot swim, but then you’re wrong again
They will flow through your veins, but beach in other sites

There is nothing to do, to break into their shell
No matter how you fight, this curse you can’t expel
You will always waste time, with those you admire
And their armor of love, will prove you then weaker

Football : But












Passeur
J’ai enfin dans les pieds, ce cuir tant convoité
Je déroute et j’esquive, les défenseurs adverses
Et leur rideau bien pauvre, qu’en un instant je perce
Pour offrir à mon frère, ce plaisir de marquer

Buteur
Je crie et je m’agite, va-t-t-il me la donner ?
Les millions qu’on me paye, doivent en valoir la peine
Voilà enfin la balle, il ne faut pas trainer
Amorti et volée, les filets tremblent et saignent

Gardien
Moi quand je vois au loin, ce dribbleur de première,
Je gigote et je crie, depuis mon cadre de fer
Mes gants n’y peuvent rien, car il est bien trop tard
Ce grand qu’il a visé, a frappé sous la barre

Supporteur
J’ai mis tout mon salaire, pour m’offrir cette place
Tu vas passer cette balle ? Oh oui c’est magnifique
Je me lève et je braille, c’est un moment magique
Ce but peut nous mener, à une victoire de classe

Arbitre
Je déteste les derbys, clubs de pauvres ou de riches
C’est toujours la bagarre, et lui qui trouve la niche
Il était bien hors-jeu, et je siffle à mes risques
La foule s’exclame et hue, les acteurs sur la piste

Jeans











J’n’arrive pas à choisir un jean qui me convient
Je les regarde, les touches, parfois même les essaie
Mais il n’y a rien à faire, j’en prends mais les remets
Bien usés par ma vie, dans la poubelle du coin

Je les ausculte, esthète, grattant de l’âme le jute
A en trouer parfois, ce tissu résistant
Et même si au profond de leur usure ils luttent
Entre les jeans et moi, l’amour, lui dure 3 ans

Pourtant une fois ensemble, on se colle et s’attache
Les atolls que je vois, ce sont aussi les leurs
Ils partagent avec moi, ces instants de bonheur
Mais tout ce qui me lasse, il faut que je le lâche

Aux jeans que j’ai portés, je vous rends cet hommage
Vous avez bien moulé, ce corps là que j’habite
Sans vous rendre compte, et c’est là bien dommage
Que mes yeux sont velours mais mon cœur est autiste


Partir













Partir, toujours partir
C’est comme refuser
C’est comme désobéir
Et bouleverser

Partir c’est comme s’enfuir
Par peur d’affronter
Ce qu’on redoute et ce qu’on est
C’est comme ne pas vieillir

C’est comme toujours recommencer
Et ne pas se demander
Où la vie va nous mener
Partir c’est décider

Partir c’est un pari
Partir c’est le mépris
De sa vie ou de soi
Des gens ou des endroits

Partir c’est si dur
Partir c’est si obscur
Partir c’est dire adieu
Au passé pour trouver mieux

Partir c’est délaisser
Tout ce qu’on a aimé
Ce qu’on était
Et ce qu’on tait
Partir c’est oublier
Et ne pas renoncer
Ou se retourner
Partir c’est inventer

Partir c’est démonter
Des amitiés
Partir c’est faire le tour
De ses amours

Partir c’est tout détruire
Pour recréer
Pour réunir
Les victoires du passé

Partir c’est avancer
Mais c’est si lâche aussi
Que partir vaut bien une vie
Pour un instant d’éternité

Partir et ne pas revenir ?
Ne pas savoir où vont les vents
Et ce que change le temps
Mais partir c’est bien souffrir

Partir c’est tout bouger
Et s’éloigner
Et rassembler
Tout son passé

Ce qui est pire
Que de partir
C’est de rester
Et supporter

Alors partons
Et regardons
Le passé
S’éloigner

La vie attend
Mais non le temps
Alors partons
Alors partons

Pleurs










Quand je pleure je pense à lui, à tout ce qu’il aurait un jour été
A tout ce qu’il m’aurait donné et toutes les peines qu’il aurait tues
Toute la vie qu’il aurait encensée, les souffrances qu’il aurait enterrées
A l’homme qu’il méritait d’être, au père qu’il n’aurait jamais pu

Quand je pleure je pense à elle, à ses éternels maux et maladresses
Les faux de ses amours, l’incomparable oubli que les autres laissent
Je vois les punitions de ses erreurs, l’emprisonnement d’une solitude
Je fonds dans l’ironie d’une vie, qui ne vaut l’once d’ingratitude

Quand je pleure je pense à toi, à elle, à celles, que mes doutes ont meurtries
Je me reproche ma liberté, autant que je la chérie, la respecte et la suis
Car dans la chaire de l’impie que je suis, n’existe que l’éphémère d’une seconde
Les fleuves qui quittent mes yeux sont les reflets de ces amours infécondes

Quand je pleure je pense à la vie, ses surprises, et tout ce temps qu’elle nous méprise
Car Carpe Diem, ne serait être que le sursis de ces secondes qu’elle dévalise
Elle n’ose pas me rendre mes droits, et finalement m’emmène dans les pires mondes
Les plus insensés endroits, et tout ce néant qu’elle rend au moins si beau qu’immonde

Quand je pleure, je me souviens des temps où je n’étais qu’une étrange transparence
Un fantôme du soleil, dont on ne voyait que les lettres mais surement pas les veines
Toutes ces années où je marchais sans nom, sans même un soupir idyllique de l’espérance
Ces âmes qui n’pensaient pas, approcher là l’apôtre vénal de l’éminent Verlaine

Quand je pleure je panse enfin, les plaies ouvertes de leurs infâmes indifférences
Je me remplis de vide, mais j’emplis de force les océans de ma belligérance
Et rien ne couleras les goûtes qui engrainent là le trépas de mes pires tragédies
Car quand je pleure, je ne m’effondre, je ne tombe ou ne succombe, mais je revis 

Concierge














Mon concierge est gâté, par le plus beau métier
Tout connaitre et tout voir, des gens qui l’entourent
Il reçoit les colis, il délivre les courriers
Et perçoit les mensonges, les tromperies et l’amour

J’ai ma petite technique, pour m’informer de tout
Je l’invite à dîner, les jeudis à l’indien
Pour lui soustraire l’info,  les ragots ont un coût
Mais j’y apprends discret, la vie de mes voisins

Les journaux people maison, sont aussi croustillants
Que ceux des pseudos stars, qui ne brillent pas autant
Que les diamants des Faure, au quatrième étage
Ou que les dents en or, du voisin au chômage

Monsieur Muscle au second, il paraîtrait qu’au lit
Le corps devient plus mou, et que Madame le dit
Et si personne n’entend, c’est que Madame ne crie
Il faut revoir les bases, avant qu’elle ne s’enfuie

Et la Merco en bas, des bobos du troisième
Qui pourra la payer, puisque lui ne ramène
Que ses mots au « Parti », et pas un sous pour eux
Et elle croit qu’une pension, peut payer leur F2

Moi je sais ce qu’il pense, du mec du rez-de-chaussée
Celui qui vit tout seul, depuis qu’elle est partie
Il se morfond et pleure, dans cette triste vérité
Mais l’invite à diner, à l’indien les jeudis…

Toits










Ce qu’on voit sur les toits, quand on croit que Paris
S’est endormie au soir, dans son lit de lumière
C’est la chaleur d’un roi, dans son règne éphémère
Qui garde en lui l’espoir, que survivra la nuit

Quasimodo, Batman, peut être Arsène Lupin
Cette ombre qu’on aperçoit, au travers des fenêtres
Seul le temps la condamne, de son puissant venin
Il ne respecte qu’une loi, la liberté de l’être

Il, ou elle, se faufile, ce fantôme animé
Entre gouttières et tuiles, chemins de ses envies
Vagabond de fortune, vers l’improbable idée
De décrocher la Lune, ou un quartier de vie

Si on parle tous de lui, quand sur les toits il passe
C’est que Pierrot, sa plume, nous touche et ébloui
Et les balcons fleuris, reçoivent les mots fugaces
Que son papier murmure et son encre ébahit

Sa signature, une rose, portrait de l’infini
N’est qu’amour éphémère, dans ses paroles à lui
Qui prêchent une overdose, d’altruisme et de douceur
Mais quand les toits s’éclairent, ce funambule se meurt

Lens











I have caught through this lens, what I didn’t expect
I just wanted to see, the sky covered with stars
I took my telescope, to observe what is far
But there was next to me, a view one can’t neglect

I set up distances, to sail the Milky Way
Proxima Centauri, Antares or Persei
Were there to burst my eyes, with their giant beauties
From millions miles away, in between galaxies

Accidentally caught by an earthling sparkle
I left the universe, to watch the neighborhood
To find at last Eden, starting from an ankle
Leading sensually, to what I understood

Constellation of skin, as shiny as naked
My eyes flew a starship, to her intimacy
I framed any angle defining her body
Zooming all the pleasure that her God created

But a black hole arrived, damn who pulled that curtain
Not matter how much, this was perverse and vain
I see stars differently, awaiting that comet
Who appeared on that day, just after the sunset

Galets










Je marchais le long de la plage, sans raison apparente
L’unique chanson des vagues, me berçait doucement
Solitaire épanoui, sur les galets brûlants
Je voyais ce matin, comme une aurore vivante

C’est une horreur violente qui pourtant m’apparue
Le corps nu et sans vie, d’une très belle inconnue
Les galets sous son ventre, étaient uniques témoins
De qui était l’infâme et cruel assassin

Gisait comme elle, rougit, un galet plein de sang
Qui était sans nul doute cet objet contondant
Qui lui quitta la vie en entrant dans son front
L’hémoglobine autour, s’écoulait de son long

Certainement abusée, j’espère après sa mort
J’avais pitié et peine, mais je devais rester
Je pris pinceaux et gouache, et ce tableau du sort
J’en ai fait un chef-d’œuvre, pour son éternité…

Eté












Tous les étés du monde ont évanouit le temps
Toute la grisaille morose et les gerçures du vent
Et la voilure torride qui s’étend dans les villes
Devient canicule tendre dans les lagons des îles

La chaleur déshabille les parures printanières
La peau comme seul lisière reçoit bien malhabile
Les rayons volatiles d’un soleil éphémère
Qui brûle même la Terre et son vert trop fragile

Les mets changent de couleur, les goûts sont plus croquants
Les fruits dans leur douceur, rafraichissent le temps présent
L’alcool débite à flots, autour de belles grillades
Ses degrés et ses maux de l’estivale parade

Ce que tu as été, été
Etaye ce que j’étais
Le teint des thés glacés
Se terre quand l’automne nait

Café












Secoue moi, réveille moi, écarte mes yeux collants
Transfuse dans mes artères, ton remède surpuissant
Même mon sang te réclame, il se sent fade sans toi
Frappe-moi d’un expresso et je retrouve la voix

Je presse ton divin jus, pour en extraire l’arôme
Puis tu pénètres en moi, j’étais anesthésié
Mais la puissance, de ton 23ème chromosome
M’inonde les corps et âmes, avant de m’envoler

Superman citadin, métro boulot dodo
Je les aborde sans craintes, fourni d’arabica
Ma Kryptonite à moi, un « latte machiatto »
Tous ensembles, supportons, le parti du « kawa »

Drogué et dépendant, j’augmente autant les doses
Comme augmente la fatigue, plus de dégustation
Un besoin mécanique qui n’a pas d’overdose
Car le café pour moi, est bien une religion

Alphabet














Apprendre à écrire c’est comme apprendre à marcher
Bâtir en quelques mots, sur Word ou du papier
C’est aussi bien l’inné, qu’une technique bien précise
Donner aux autres son art, c’est ouvrir ses valises

Exceller dans chaque rime, pour faire chanter la langue
Forge et fixe dans les phrases, la flamme du philosophe
Geindre c’est jouer en gaugeant les lecteurs qu’on harangue
Hypothétique souffrance à la chute de cette strophe

Il faut seulement comprendre, les métaphores encrées
J’y travaille mais j’en jouis de torturer vos têtes
Kangourou qui saute sur l’ignoble facilité
Le poids des palabres, définit mon Moi esthète

Mendicité banale, je cherche le bon public
Néophytes acceptés, dans ce monde artistique
Oubliez toutes vos normes, et découvrez les sens
Premiers, seconds, ou libres, des vers que je balance

Qui peut prétendre dénier aimer la poésie
Renfermé dans ton monde, tu redoutes donc tu n’ lis
Sacrifie donc du temps, pour voler dans les mots
Tu y trouveras refuge, inspiration et Beau

Un magicien je suis, faisant réapparaitre
Verlaine ou bien Baudelaire, dans cet art délaissé
Webpoète confirmé, c’est mon cadeau entier
Xénophile, je varie même, les langues et les lettres

Yole qui navigue en moi, sur l’eau de ma pensée
Zèbre de joies et de peines mes mots, pour exister

Piano














Mes mains sont les racines, tes touches mon cerisier
Emanent bourgeons et fleurs, de l’union sensorielle
De l’être et de la chose, impossible amitié
D’un magique bloc de bois et de superficiel

Quand mes doigts te chevauchent, tremblent tes cordes viscérales
Tu glorifies mon son, du fond de tes entrailles
J’existe par la puissance de ta magie astrale
Et toi de toutes ces notes que mon génie emmaille

Je te caresse, t’effleure, relation sensuelle
Qui quand je frappe plus fort, sur les noires de ton cœur
Se transforme sans rancœur, en passion sexuelle
Que ton son ne retient, dans mes vilaines ardeurs

Combien de larmes ont chues, sur ce clavier tacheté
Mes semelles sont encrées, dans tes pédales nuances
Complicité absurde, extrême fidélité,
Prend moi dans l’ironie du talent par la chance

In piano Veritas, tu exaltes qui je suis
J’aime ce travaille d’équipe, vers l’impudent génie
Que l’on conçoit à deux, parents d’enfants surdoués
 Morceaux d’éternité, que l’on a tous deux joués

Gangs











Solitaire que je suis, j’aime observer les gens
Dans notre société, j’ai découvert des gangs
Avec leurs normes, leurs lois, leurs coutumes et leurs langues
Laissez-moi rire un peu de ce tableau vivant

Il y a le gang des femmes, leurs jupes et échancrures
Leurs caprices sont leurs lames, la douceur, leur parure
Meilleures amies, collègues, elles sont organisées
Pour changer en agneau, le loup que vous étiez

Je pense au gang des vieux, qui sortent aux heures de pointe
Pour gaspiller votre temps, le leur ils en abusent
Ils discutent et ils trainent, votre patience ils usent
Quand ils achèvent vos nerfs, c’est la folie qui suinte

Parlons du gang des cons, ils savent tout mieux que vous
Ils font du bruit, du vent, agissent en diables ou fous
Egoïstes inhumains, leur bêtise les dépasse
Qu’ils assument leurs vains choix, dans l’ignoble de leur crasse

Le gang des intellos, s’enorgueillit de tout
De leurs œuvres, de leurs mots, et de leurs ventres mous
L’élite qui les comprend, s’habille et vit comme eux
Style bobo parisien ou bien prof de banlieue

Mon gang à moi s’appelle, les solitaires amères
Je suis de tout et rien, qui dissimule sans taire
Qui dénonce sans parler et qui subit les lois
De tous ces groupes armés de leur triste désarroi

Plage












Je regarde mon voisin, il sue autant que moi
Le soleil frappe et tire, ces rayons trop brûlants
Qui nous transpercent la peau, notre gilet de soie
Nous les homards vivants, seront bientôt cuisants

Quand mes pieds touchent enfin, l’eau froide de l’océan
Je suis saisi au fond et tout mon corps en tremble
J’en vide même ma vessie et ferme mes yeux aux vents
J’ai vécu 18 ans, à ca rien ne ressemble

Je joue pour un moment, à courir dans les vagues
J’en bois parfois la tasse, ce n’est pas agréable
Mais je rejoins la plage sur laquelle je me largue
Et m’allonge de mon long, sur son matelas de sable

Ils dorment par cents, autour, charognes de canicule
Moi je me cherche une place, derrière un monticule
A l’ombre des rayons, et des regards pervers
Qui pourraient bien m’atteindre, de leurs jugements sévères

Je dois attendre mes frères, mais ce jour est si long
Je pense aux plages tranquilles, à Atlantic City
Où les gens jouent et vivent, pas comme en Normandie
S’écrit ici l’histoire, de ceux qui viennent mais vont

Plage violence, plage cimetière, je n’oublierai jamais
Les cris de ces enfants, emportés par les balles
L’étendue meurtrière, et l’odeur qui régnait
La peur que je ressens, sur ce funeste étal

Fish












They say you can find a thousand fish in the sea
But they forgot to print the guidebook to catch them
Even the lines and worms were not given to me
And the little fish I get, seem to be all the same

Enough of sad and dark, enough of flat and cheap
Why are they all tasteless? Enough of fat on bones
The more I search for it, the more I’m into deep
I sink in loneliness and suffocate alone

Every day I just wish, I could sail to the south
Pitch my feet in the sand, and observe around me
A rainbow of seafood, the essence of my glee
I would just chew in all that can handle my mouth

Will remain only shells, and this taste of pleasure
A part of my hunger will certainly recall
I’ll reinforce my nets, and search for what I’m sure
A dolphin or a shark could satisfy this goal

 There might be in the sea, a thousand fish to catch
How many really, could be that unique match?
Uncertainty makes you swim in dangerous waves
But maybe bitterness is all that I can save…

Cheville












J’étais seul sur la plage, le cœur dans les palmiers
Quand soudain jaillit de l’eau, l’harmonie céleste
Sur sa longue planche taguée, une sirène incarnée
Aussi agile que belle, de la pulpe jusqu’au zest

Ses courts cheveux dorés, illuminaient sa bouche
Sa peau disait, hâlée, je veux que tu me touches
L’azur de son regard, assassin de sa guilde
Vint me frapper, vaurien, de son pouvoir torride

 Des regards saccadés et des sourires futiles
Jusqu’à son arrivée, dans mon  ombre d’argile
Puis soudain le changement, éducation totale
Elle me montre le bracelet sur sa cheville banale

Il est à droite l’ami, c’est pour dire les non-dits
Un baiser sur la joue, elle parti voir sa dame
Qui l’attendait plus haut, elle, la beauté délit
Moi je n’use pas des signes, pour dire que j’aime les femmes…

Le combat












J’erre seul dans ce vestiaire, j’y suis soldat et chef
Y règne une odeur fade, d’urine et de sueur
Et n’résonne que mon cœur qui s’agite dans son fief
Ce tamtam incessant, me fracasserait de peur

Je couvre mes mains si moites, d’épais coussins rougeâtres
Que j’emballe de scotch blanc, national tricolore
Mon casque bleu j’enfile et mon dentier je mords
Une prière et un cri, je suis prêt à combattre

J’entre enfin dans ce dôme, le chaos incarné
Des gens qui s’égosillent, les flashs qui éblouissent
La seule chose que je vois, c’est le bout de l’allée
Le carré encordé et ce géant métis

Je me dresse au milieu, le regard vers le ciel
Ecoutant la musique d’une intense Marseillaise
Avant d’entendre l’arbitre lancer ce jeu cruel
Le cubain qui m’observe veut se payer ma fraise

On se mesure, on bouge, on prépare la douleur
Qu’on voudrait infliger ou qu’on va recevoir
Une fois ma joue crocheté, je peux m’apercevoir
Que c’est bien la souffrance, qui sera ma couleur

Mes côtes me font souffrir, je ne vois plus très bien
Mais je veux bien mourir, mes poings contre ses reins
Plus j’ai mal, plus je frappe, mais ma droite est trop gauche
Et dans l’inattention, un Hypercut m’ébauche

Allongé dans le noir, je n’entends plus la foule
Ma connaissance détale, puis revient soudainement
Dans ce lit d’hôpital. Mais une larme de joie coule
Sur mon torse est assise, une belle médaille d’argent