Marin













Je me suis engagé, sur cette grande caravelle
Sa majestuosité, mes pupilles ensorcelle
Je suis enfin marin, depuis trente-cinq longs jours
Je vogue vers le lointain pour y trouver l’amour

Sur les deux voiles carrés et la petite latine
S’étend les lignes rouges, d’une immense croix divine
C’est soixante-quinze tonneaux, que ce vaisseau transporte
La Pinta est un ciel, que vingt-six hommes supportent

Je dois rester modeste dans mon immense fierté
Je ne suis pas guerrier, mais seulement charpentier
SI le mât de misaine, venait à s’affaler
Je nous sauverai peut être, d’un destin ombragé

Plusieurs des camarades, ont succombés déjà
Mais au-delà des mers, sur la route de la soie
L’inde nous attend sagement, ou peut-être le trépas
Mais l’aventure m’attire, je n’regrette pas ce choix

La Santa Maria nous fait signe de virer
Quelques miles à bâbord, mais soudain j’aperçois
Plus loin que mes croyances, c’est l’Eden incarné
La Terre est déjà là, et se présente à moi

Nous tranchons l’océan, à la vitesse du vent
Pour approcher ces îles, d’un nouveau continent
Mes pieds enfin s’enfoncent, dans ce sable émouvant
J’ai vu le Paradis, je peux mourir maintenant


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