Boucles




Saltimbanque des pavés, j’errais de pas en pis
Sans même sentir la Terre qui m’attirait vers elle
Automate d’illusions si vénales et charnelles
Je ne connaissais pas même le goût de la vie

Mon quotidien alimentait mes pauvres heures
De rencontres fades et viles, d’amours bien trop labeurs
Les atolls et l’argent ne comblaient ce néant
Je cherchais la sortie de la prison du temps


Jusqu’au jour où, mes yeux, frappés en plein iris
Ont découvert céans le Parfait habité
Dans l’onde des cheveux, d’une inconnue parée
Des plus exquises boucles, du plus fin des délices

Je naviguais sans but, dans cet écrin habile
Qui chavirait mes sens, de son odeur subtile
Les tissus irisés sur cette texture hâlée
M’élevaient au cosmos de ce rêve étoilé
J’effleurai des pupilles, son visage angélique
Pour dessiner ensuite les boucles de son corps
A peine touché d’étoffes légères et adéliques
Une spirale infernale qui me noyait des lors
Elle me guida vers l’eau, ou sans nom ou sourire
Elle quitta le tissu, qui couvrait nos empires
Plongeant nos chaires brulantes, jusqu’aux épaules et cous
N’offrant plus là seulement, que l’important du tout
Dans ce lac nous défîmes, ce qui avait été
L’apparat l’irréel, qu’était ce vent bouclé
Mais les moments éphémères ici dessinés
Ont fait de mon bonheur, un goût d’éternité


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