Aujourd’hui tout est synthétique, les amours, le goût, même la culture
On préfabrique dans nos univers chimiques et vides, du
clair-obscur
Prêt-à-manger, prêt-à-vivre, les formules inventent nos
vains idéaux
Même nos idées, sont aliénées des molécules qui brident là nos
cerveaux
Il faut aussi que tous nos mots le soient, synthétisés entre
deux pages
On ne peut créer,
exalter ou entreprendre sans que tout soit limité
Si j’ai quarante ans, je suis un être précisé, par des
principes et des adages
Et en quelques mots on est capable de me décrire et me
déterminer
Les tissus qui nous enrobent, ne sont évidemment plus les
poils
Des animaux tués ou dominés, mais le travail de bons
laborantins
Qui visent dans leur nouvel univers non pas ce qui nous siéra
bien
Mais le profitable de ces matières qui nous cachent ou nous
dévoilent
Devrais-je mentionner, tous ces produits insensés et irréels
Qui nous nourrissent dans la maladie, et tous ces maux bien
réels
Qui disparaissent par la manipulation de la nature de la
nature elle-même
Le vent du monde que l’on récolte, ne sera que la tempête de
celui qu’on sème
Alors dans une synthèse, synthétique et inhabituelle
Je n’peux finir ces vers que d’une manière exceptionnelle
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Voici les mots manipulés, d’une langue ici synthétisée
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