Mariage d'Eglise









Les gens entrent dans cette enceinte qu’on dit sacrée
Chacun prend son banc, ses pages de lecture, son point de vue
Puis l’homme en robe, pousse les portes et fait son entrée
Il ne lui saie point, ce symbole d’amour et de vertu

Les dorures qu’il abhorre ne mettent en valeur que sa vanité
L’église en ces attraits possède plus de matériel que de piété
Mais tous paraissent l’admirer, ce guignol blanc immaculé
Les atouts dorés de sa demeure, valorisent bien l’absurdité

Pénètrent enfin les amoureux et leur sage progéniture
Habits festifs et inquiétudes, les vêtent des yeux à la moelle
Ce qu’ils démontrent dans cet acte, c’est tout ce qu’ils endurent
Obligation sociale, obligation familiale, désir intemporel

Une fois tous en place l’homme en robe se met à table
Un bel  étal de marbre et de mensonge ici présente
L’apothéose des incohérences de tous les types de religion
Prenons nos papiers non recyclés et reprenons tous les canons

On parle, on chante, on ne sait pas les tenants et les aboutissants
De ce qu’on dit l’union, sacrée et éternelle, de deux pauvres amants
Pression familiale, des alleux et de la société, des rites et coutumes
De tous ces gestes et actes qui n’ont qu’un registre comme note posthume

Ensuite l’imbécile et ses paroles incohérentes s’enchantent de sermons
On les dit, les répète, on les décrie, mais qui peut croire en ces chansons ?
Le seul amour de ces balivernes, leur permet à tous de redire ce qu’ils entendent
Moutons de panurge, les mots bourrent le crane de ceux qui les amendent

Soudain, l’incohérent se met à boire en chantant, puis à manger du pain
Tous répètent le rituel et chacun vient, mangeant la mie et adorer le vin
Mais le seul qui profite est l’homme en robe, qui mélange les élixirs et la chaire
Alors que les autres se contentent du peu que l’homme-femme leur sert

Et puis on plonge le jeune être dans une eau, certainement froide et vaine
Avant de l’asperger d’huile, le pauvre qui n’a rien vécu et rien demandé
Il faut qu’il comprenne la folie et la foi avant même de comprendre la peine
Cette mise en scène est le fruit de tous les fantasmes de l’être humanisé

Quand finalement la séance théâtrale s’achève, tous sortent riz à la main
Et attendent les deux acteurs, qui ont cru qu’un être supérieur pourrait
Justifier leur union, alors que l’amour est la seule justice de ce qui fera demain
Alors j’ai vu en ces deux cœurs, l’offrande idyllique de la vie dans son ballet

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