Matelas











Ah ça j’en vois des culs, des ronds et des plus durs
Parfois deux, parfois trois, mais ça déhanche pour sûr
On m’écrase, on m’effleure, mais on finit toujours
Par embrasser ma croupe, jusqu’au levé du jour

J’avais donné pourtant, dix années dans ce lit
Que cette femme adorait, jusqu’au bout de sa vie
Une fois elle est restée, des nuits, inanimée
Avant qu’ils ne l’emmènent, loin de mon corps usé

J’ai atterri ici, dans ce bordel allemand
Où passent heures après heures, des gens bien différents
Des badauds, des princesses, des salauds, des tigresses
L’activité est dense, dans l’antre de mes maitresses

On me tâche à chaque fois, jus rouge ou blanc charnel
Dans les cris et la sueur, je suis le brave hôtel
Des bons ou infidèles, qui viennent sur moi renaitre
Leurs plaisirs éphémères m’éclairent comme ils m’enterrent

Je finirai surement, sous un pont trop humide
Avec comme dernier roi, un clochard écœurant
Couvert de ses morpions, et du gras de son bide
Qui m’achèvera avant, la décharge qui m’attend

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