Le paon










Bienvenue à la basse-cour musicale, s’y déhanchent de variés animaux
Fourrures, plumes et artifices agrémentent ces cuirs de leurs couleurs
Qui se fera voir, qui se fera choyer ? Pas l’espoir dans ce tableau
D’hurlements, de frottements, d’excès et vaines ardeurs

Quand les volailles, les ovines et les rapaces se montrent à mes yeux
Un autre je préfère à admirer, car ici il n’a pas son pareil
Majestueux et grand, il n’a de limite que son ego volumineux
Son regard assuré n’efface nullement, ce que son plumage balaye

Le paon est maitre en ces lieux, dans chaque vibration musicale
Il y glisse en rythme son pas, comme il glissera en ces femmes
Toute sa beauté qu’il dévoile, donne le ton de ce vil carnaval
Les projecteurs n’ont plus que son corps comme retour de flamme

Il n’est pas ridicule, il est fin, souvent même plutôt intelligent
Il sait ce qu’il veut, elles, pertinemment ce qui les attend
Glousse, glousse mon beau paon, ton ramage est tout ce qui importe
Même si une fois repu, tu ne viendras plus frapper à ma porte

J’ai muté parfois en paon, j’ai écarté mes ailes pour amadouer
Mais finalement dans ce jeu de dupe, le paon n’est pas toujours le maitre
Car l’image qu’il reflète le dessert autant qu’elle augmente son mal-être
Les plumes fanent finalement, comme fane sa pseudo virilité

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