Planisphère












J’ai observé des heures, ce tableau bien étrange
Mêlant dans un bleu clair, formes et couleurs variées
Paraissant cohérent, il néanmoins dérange
Que pourraient signifier, tous ces blocs irisés ?

On me dit c’est la Terre, mais pour moi elle est brune
Ou quand la Nature règne, de dégradés de verts
Tous les rouges et les jaunes qu’offrent parfois les déserts
Sont bien loin du violet, du gris ou bleu nocturne

Elle me parait si fade, sans le gout des montagnes
Sans les lits des rivières ou les immeubles des villes
Dans cette vision bien plate, où l’insignifiance stagne
Si le Monde est bien rond, c’est un petit grain de mil

Il parait que les noms, inscrits dans chaque couleur
Ce sont tous des pays que des frontières séparent
Mais depuis les avions, en fin observateur
Je peux le certifier : ce gâteau n’a qu’une part

Quand j’ai enfin compris, j’ai très vite voyagé
De Paris à Lima, de Sydney à Moscou
Sur cette feuille colorée, je crois que j’ai vu tout
Une vision éphémère, d’une autre réalité

Mais seulement 30 secondes, c’est mille fois trop rapide
Pour admirer cette œuvre, quelque peu habitée
Je veux voir de mes yeux, cette carte est bien trop vide
Pour parcourir mes rêves, je préfère bien mes pieds


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